Mon combat contre l'inhumanité

Le malade d'Alzheimer devient une chose

Ma pensée résulte de mon expérience auprès de ma maman depuis plus de quatre ans.
Un ami ne comprend pas pourquoi je dis qu'elle n'est pas considérée comme une vraie personne.

La maladie que tu veux évoquer en premier, est celle de ta maman ?

"Bien sûr. Et toute l’inhumanité qui s’y rattache.
Si ma maman était considérée comme une vraie personne, il n’y aurait pas de problème.
Malheureusement, c’est pas le cas."

 

Pourquoi dis-tu qu'elle n'est pas "considérée comme une personne" ?

Pour différentes raisons :

1 L'absence de considération de mes frères quand ils ont appris sa maladie. Dès qu’ils ont été au courant de sa maladie, ils l'ont ignorée. Si elle avait eu une autre maladie, ils ne l’aurais pas abandonnée ainsi.

2 Le comportement des soignants à la clinique. En lui mettant une sonde urinaire inutilement, ils l'ont soignée “à son corps défendant” et sans avoir la moindre considération pour elle.
Je m'en suis aperçu en discutant avec le toubib qui lui appliquait ses mauvais traitements. Il avait la toute puissance pour s'occuper d'elle et il ne supportait aucune opposition. "Taisez-vous !" me disait-il. J'étais son seul interlocuteur possible.

3 La décision prise par la juge de mettre maman en ehpad "pour qu'elle ait un suivi médical" parce qu'elle avait mal interprété l'expertise du médecin. Heureusement qu'elle a eu l'intelligence de revenir sur sa décision.
Dans ces trois cas-là, maman n'est pas une personne.

 

De quels problèmes est-il question ?

Le malade d’Alzheimer n’a plus sa place dans la société parce qu’il ne peut pas se défendre.

La situation de ma maman est exceptionnelle... car elle n’est pas en ehpad / mouroir, la place qu’elle devrait occuper pour TOUT le monde (a part les quelques uns qui louent mon dévouement)

Comprends-tu que je suis rejeté par la majorité parce que je la maintiens en dehors de l'ehpad ?

 

Il faut que j'explique ça avec moins de sous-entendus, parce que pour moi, depuis quatre ans, c’est d’une évidence !
J’ai du pain sur la planche pour défendre les malades d’Alzheimer.

 

T’imagines-tu dans cette situation de faiblesse extrême ?
Tu es peut-être imparfait pour ta mémoire, mais au point en ce qui concerne ta réflexion, donc pas fragile, contrairement à ma maman que je vois méprisée depuis quatre ans.

 

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