Historique
Macron m'a tuer
Ma maman a commencé à montrer des signes de la maladie en 2018 : un jour, elle ne savait plus comment allumer sa télévision. J'ai commencé à avoir des inquiétudes, et mes premières insomnies.
Pour stimuler sa mémoire, j'ai numérisé nos photos de famille que je lui envoyais sur son iPad. Je lui téléphonais deux fois par jour, et je l'interrogeais sur son passé.
Tout allait bien et la maladie évoluait peu, jusqu'au premier confinement.
Le premier confinement
Le 12 mars 2020, je suis venu la voir comme tous les quinze jours, et je n'ai pas pu repartir à cause du confinement.
Elle a développé rapidement la maladie : j'étais le seul à pouvoir sortir, pour faire les courses. J'étais le seul à faire la cuisine. Elle n'avait plus rien à faire, sinon être assise sur le canapé à regarder la télévision.
Moi seul m'aperçevait de son déclin. Car le malade a l'art de dissimuler ses pertes par des évitements ou des réponses bateau.
La période de révolte
C'est le stade le plus difficile à vivre pour l'aidant, et le plus incompréhensible pour les autres.
celle qu'on définit comme de l'agressivité, alors que c'est sûrement celle la plus douloureuse, avec des crises et des lendemains de honte et de résignation
- J'ai supporté difficilement cette épreuve, et c'est vrai que je m'en suis plaint - Mais j'ai bien fait de "tenir"
C'est de cette période que date l'oppostion avec ma famille. Personne ne venait la voir, donc tout le monde était pour son placement en ehpad. C'est tellement facile de décider "de loin" d'un placement en ehpad. Et vous qui êtes à côté ? vous, le seul qui croiserez son regard quand il faudra l'emmener ?
L'hospitalisation
C'est un séjour d'une semaine à la Clinique de la Miséricorde de Caen qui l'a "calmée". En une semaine, ils en ont fait un autre personnage par l'insensibilité dont ils ont fait preuve avec elle. Quand elle est revenue, elle restait de longues périodes prostrée et absente. Honte à ces personnes qui l'ont bousillée avant l'heure.
Le lent déclin
Après le traumatisme de cette hospitalisation, toute humeur est retombée. C'est une personne calme et soumise. Une personne tellement diminuée par les épreuves, et qu'il faut rassurer et aider.